Par Elisa Husson
Début 2021, les exportations de viandes et coproduits vers la Chine sont restées élevées, avec près de 1,48 millions de tonnes sur le 1er trimestre, en hausse de 14% par rapport à 2020. Le regain des importations est particulièrement élevé au mois de février (+20%/2020), en hausse d’un mois sur l’autre, un phénomène plutôt inhabituel au lendemain des festivités du Nouvel An.
L’Espagne demeure en tête des fournisseurs de la Chine avec près du 1/3 des volumes, devant les États-Unis (15%) qui bénéficient notamment de l’accord signé en janvier 2020 avec la Chine. La France ne fournit que pour 5% des achats chinois, derrière le Canada et le Brésil. Mais au total, l’UE 27 contribue pour % des volumes à destination de la Chine.
Rebond des abattages, mais pas de la production
La progression des importations début 2021 est très certainement liée à la dégradation des conditions sanitaires dans les élevages chinois, et à un stockage préventif de produits du porc par le gouvernement. A la recrudescence des épidémies s’ajoute la hausse du prix des matières premières qui n’engage pas les éleveurs à poursuivre la production : certains ont abattu davantage de porcs et voire vendu leurs élevages. L’activité d’abattage a été intense en mars : avec une hausse de 6% du nombre de porcs abattus entre février et mars d’après un échantillon de 400 grandes entreprises et les petites structures les plus touchées par les épidémies et les plus fragiles face aux risques de marché, n’ont sûrement pas été les dernières à amener leurs animaux à l’abattoir. Sur le 1er trimestre, les données officielles montrent en effet une forte hausse de la production porcine (+32% /2020), entraînant une forte baisse des prix.
Mi-mai, les cours du porc et de la viande porcine se situent 30% sous leurs niveaux de mai 2020 et sont revenus proches de ceux d’août 2019, période de début de hausse des cours.
Par ailleurs, la reprise de la consommation intérieure est aussi un facteur qui stimule la demande de viande importée. Le secteur de la restauration hors domicile a progressivement réouvert ses portes. Les importations de la Chine, tirées en partie par les achats de l’État, se maintiendront sur ce rythme de croissance dans les prochains mois compte tenu du ralentissement de la production et de la reprise économique dans le pays.
Les analystes prévoient un rebond des cours du porc prochainement sur le marché intérieur, faute de disponibilités intérieures, ce qui stimulera d’autant plus les besoins à l’import.