L’Observatoire Économique

Chaque trimestre, notre équipe d’experts agroéconomistes analyse la dynamique du marché dans l’Observatoire Économique des filières animales. 3 indicateurs y décrivent, dans une vue synthétique et simultanée, la production de produits animaux, les prix à la vente et les coûts à la production, observés dans chacune des filières.


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Période : second trimestre 2024 (T2_2024)

Production de produits animaux

Prix à la production

Indice de coût de production

Analyse par filière

Pour le premier semestre, la production de volaille de chair a gardé une dynamique importante. Le niveau des abattages a progressé de plus de 16,9% par rapport à la même période sur l’année précédente. Cette croissance à deux chiffres s’explique par la hausse continue de la production de poulet, viande plébiscitée dans la consommation, mais également par le retour de la production de canard, avec la sortie de crise IAHP depuis la mise en place de la vaccination et la poursuite des règles de biosécurité. Les abattages en dinde ne sont pas en reste et progressent également (+15,0% par rapport au même semestre 2023).

Au cours du premier semestre, les abattages de porc en France se sont stabilisés par rapport à l’an dernier. Cette offre, en deçà des niveaux historiques, maintien des cours du porc élevés. De manière saisonnières, les prix se sont renforcés au deuxième trimestre, mais de manière très limitée. Le pouvoir d’achat des consommateurs restreint et la météo changeante, fraiche et pluvieuse ont fortement retardés la saison des grillades, période propice pour la consommation de produits du porc. Du côté du commerce extérieur, les ventes se réalisent mais sans grand dynamisme. La filière porcine française est sous la pression du virus de la fièvre porcine africaine qui se rapproche dangereusement des frontières du fait de l’expansion du front ouest en Allemagne. Le marché est aussi dépendant d’une escalade des tensions commerciales entre l’UE-27 et la Chine. Cette dernière a lancé une enquête anti-dumping sur le porc européen

La production est en baisse, conséquence de 7 années de décapitalisation. La renationalisation partielle de l’engraissement de jeunes bovins ne peut pas compenser la chute du disponible en femelles. Les cotations des vaches allaitantes sont soutenues par le manque d’offre, mais le prix des jeunes bovins est en baisse saionnière, d’autant que l’offre s’est ré-étoffée grâce à la relocalisation de l’engraissement. Le prix moyen pondéré des gros bovins baisse de seulement 1% sur un an. L’IPAMPA viande bovine est en baisse de -2,6%/2T2023, mais reste très élevé.

Lait de vache : La collecte de lait en France a retrouvé du Le premier semestre 2024 s’est soldé par une belle progression de la collecte française. La collecte de lait bio en France a cependant poursuivi son recul entamé en 2023. Les exportations ont enregistré une nette croissance en volume, particulièrement en lait vrac, crème, yaourts et fromages. Le prix du lait standard (toutes qualités) oscillait toujours aux alentours des 450€/1000 l, dans la lignée des mois précédents et stable d’une année sur l’autre.

Sur le premier semestre 2024, la production d’oeufs est quasiment au même niveau que sur la même période de 2023 (-1%) mais toujours en deça de son niveau d’avant IAHP, avec une consommation qui, elle reste très dynamique. Les projections donnent un retour au niveau d’avant-crise sur la toute fin d’année 2024, ce qui permettrait de retrouver un taux d’autoapprovisionnement autour des 100%. A noter, qu’au niveau européen, le “frein d’urgence”, mécanisme qui permet de réinstaurer des droits de douanes sur les importations ukrainiennes au delà d’un certain niveau de produits importés, a déjà été activé, très peu de temps après sa mise en place.


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