2018-2020 : les objectifs de politique agricole mis à mal

Par Jean-Marc Chaumet

Tout d’abord, l’apparition de la Fièvre Porcine Africaine en août 2018 dans le pays a placé les autorités face au dilemme de choisir entre limiter l’inflation, conserver un niveau élevé d’autosuffisance en viande porcine et appliquer une nouvelle politique environnementale.

Ensuite, dans le contexte de la guerre commerciale avec les États-Unis, une détente momentanée a résulté en un accord commercial, signé en janvier 2020, engageant les autorités chinoises à importer des produits étatsuniens, notamment agricoles, en grandes quantités. Cet accord, non seulement, va à rebours de la stratégie chinoise de diversification des importations agricoles, mais en plus renforce les liens commerciaux agricoles, du moins sur le papier, avec son premier adversaire au plan géopolitique.

Dans les faits en 2020, avec 23 milliards de dollars, la Chine a fortement augmenté ses achats de produits agricoles étatsuniens par rapport à 2019 (+66%/2019 et pratiquement autant qu’en 2017, avant le début de la guerre commerciale), mais n’a pas pu honorer ses engagements, fixés à des 36 milliards de dollars.

En 2020, la Chine devrait acheter plus de 43 milliards de dollars de produits agricoles, mais serait début 2021, en-dessous du niveau attendu par les États-Unis.

Enfin, la crise de la Covid-19, et les ruptures de chaînes d’approvisionnement qu’elle a engendrées, aussi bien à l’intérieur du pays que dans le commerce international, a montré aux dirigeants chinois la vulnérabilité de leur pays en cas de défaut d’approvisionnement de certains de leurs fournisseurs. Car dans le même temps, les importations agricoles chinoises ont poursuivi leur pente ascendante en dépassant les 180 milliards de dollars en 2020 et le déficit agricole chinois s’est de nouveau creusé en 2020 pour atteindre 90 milliards de dollars.


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