14ème plan quinquennal : des interrogations sur les productions animales

Le 14ème plan quinquennal pour les productions animales affiche des objectifs relativement conservateurs pour la période 2021-2025 avec un objectif minimal de 89 millions de téc de viandes produites en 2025. Si ce chiffre peut apparaître comme une forte augmentation par rapport aux 76,4 téc enregistré en 2020, il n’est cependant que légèrement supérieur au pic de production de viande de la Chine en 2014. Ce chiffre sous-entendrait une stagnation de la production de viande en 10 ans. Les auteurs du document s’inquiètent de l’approvisionnement en maïs et autres céréales fourragères ainsi que de la dépendance à l’égard des importations de soja et de luzerne.

Ainsi, alors que la production de viande porcine aurait atteint près de 53 millions de tonnes en 2021 (+28%/2020) selon les statistiques chinoises, le plan mentionne une production de 55 millions de tonnes en 2025, soit moins que pendant la période 2013-2015 (moyenne de 57 millions de tonnes). L’orientation est la même pour la viande bovine. Alors qu’en 2021, le ministère de l’agriculture prévoyait que la production de bœuf atteindrait 8 millions de téc d’ici 2030, l’objectif du nouveau plan pour la production de bœuf est de 6,8 millions de téc au minimum d’ici 2025, soit moins que la production annoncée en 2021 (6,9 millions de téc)…

D’un autre côté, un paragraphe du plan quinquennal est consacré aux « aliments du futur » et mentionne notamment la viande de culture cellulaire et la protéine recombinante… La présence de ces produits dans ce document signifie que des efforts de recherche seront entrepris pour développer ces nouveaux aliments.

Dans un discours en mars, le président Xi Jinping a mentionné qu’« outre les productions traditionnelles issues du bétail et de l’aviculture, nous devrions étendre l’utilisation des ressources biologiques. En développant les sciences biologiques, la biotechnologie et les bio-industries, nous pouvons obtenir des calories et des protéines à partir de plantes, d’animaux et de micro-organismes. » Le président chinois est l’un des rares dirigeants dans le monde à avoir publiquement adopté les protéines alternatives comme une priorité stratégique importante pour le développement.

Dans sa quête d’une sécurité alimentaire rimant avec la plus grande autosuffisance possible, la Chine semble donc miser non seulement sur les OGM mais également sur les aliments synthétiques.

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