COFCO s’étend au Brésil

COFCO, la plus grande entreprise publique agroalimentaire chinoise, a remporté un bail de 25 ans sur le port brésilien de Santos dans l’état de Sao Paulo. De 3 Mt, la capacité portuaire pourrait atteindre 14 Mt grâce à ce nouveau terminal, augmentant les exportations du Brésil. Cet emplacement stratégique chez le plus grand producteur mondial de soja renforce un peu plus la présence chinoise dans cette zone du globe et son importance dans les échanges internationaux.

Record atteint pour le tourteau de soja

Après les records atteints en mars pour le tourteau de soja, les premières semaines d’avril confirment cette tendance avec un tourteau à 750 $/t sur le marché national. On observe la même chose pour le prix national du maïs à 463 $/t. Même si l’attaché de l’USDA en Chine revoit à la baisse l’estimation d’importation pour la campagne en cours, fin avril, la Chine a encore acheté 1,35Mt de maïs étasunien dont 735 kt sur l’ancienne récolte.

Demande chinoise hétérogène pour le début d’année 2022

Les mois de janvier et février sont, en général, d’importants mois pour les importations chinoises de produits laitiers car les droits de douanes en provenance notamment de la Nouvelle-Zélande sont nuls dans la limite de 188 094 t de poudres (code 0402).

Toutefois, seules les importations de poudres grasses sont en hausse en ce début d’année 2022 notamment en provenance de Nouvelle-Zélande (+22 % vs janv-fev21 à 284 000 t). De fortes progressions de volumes sont aussi enregistrés pour l’Uruguay, la Biélorussie, la France et l’Irlande au détriment de l’Australie et des Pays-Bas.

Les autres produits laitiers ne sont plus soumis à des contingents tarifaires, ce qui peut expliquer la moindre bataille pour exporter ces produits.

Dans le même temps, le Covid-19 repart en Chine et pousse les autorités à renforcer les mesures douanières sur les importations alimentaires (désinfection obligatoire depuis le 1er janvier 2022). Les dépistages augmentent les délais de déchargement, ce qui peut être problématique sur des produits frais. Certaines villes sont confinées ce qui se répercutera sur la demande. Celles-ci pourraient décider de suspendre les importations de produits alimentaires étrangers pour éviter des contaminations au Covid-19.

Dépendance au maïs ukrainien

La Chine est encore présente sur le marché de l’import. En février 2022, 1,9 Mt de maïs ont été importées, soit 8% de plus qu’en février 2021. 50% de ces imports proviennent d’Ukraine. Avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, les exportations ont été stoppées et la Chine devra trouver une nouvelle origine pour pallier ses stocks nationaux faibles liés à la mauvaise récolte de 2021. Les Etats Unis pourraient être les grands gagnants, aujourd’hui déjà 2e origine exportatrice vers la Chine.

Les cours des matières premières en hausse

En mars, les prix du maïs et du tourteau de soja sont en hausse sur le marché national (resp. 464$/t et 763$/t, +2% et +20%/février 2022). L’aliment composé est lui en hausse de 2% par rapport à mars 2021. Les nouveaux cas de covid et le confinement de certaines provinces apportent de l’insécurité sur les marchés. La dynamique haussière pourrait une nouvelle fois être durable.

Poursuite du recul des importations

La demande chinoise reste en baisse en ce début d’année. En janvier, près de 162 000 tonnes de viandes de porc et coproduits ont été importées par la Chine, en recul de 29% par rapport au mois de décembre. Le pays importe moins dans un contexte d’hausse de l’offre et de contraction des cours à la production.

Reprise partielle des exportations brésiliennes vers la Chine

La préparation des festivités du Nouvel An chinois commençant le 1er février pour célébrer l’Année du Tigre a soutenu les prix des bovins d’abattage en Chine depuis le début de l’année. La levée de l’embargo sur le bœuf brésilien le 15 décembre dernier a cependant permis de limiter l’inflation des prix de la viande bovine pendant cette période de consommation traditionnellement élevée. Selon le Secrétariat brésilien au commerce extérieur (Secex), la reprise des exportations vers la Chine n’a toutefois été que partielle en janvier 2022. La Chine, qui reste le principal client pour la viande bovine brésilienne, a ainsi importé un peu plus de 66 000 tonnes de produit en janvier 2022 contre un peu moins de 80 000 tonnes un an auparavant (-14,5 %). Plusieurs pays ont profité de l’absence du Brésil fin 2021. Ça a notamment été le cas des Etats-Unis qui y a exporté plus de 190 000 tonnes en 2021, soit 3,5 fois plus qu’un an auparavant, et même 4 fois plus en valeur ! En 2022, les exportations brésiliennes de viande bovine pourraient être de nouveau orientés à la hausse notamment vers la Chine à moins que l’appréciation du réal en cours ne réduise la compétitivité du bœuf brésilien sur le marché international.

Le gouvernement lance une campagne de mise en réserve

Le 8 février, la Commission Nationale du Développement et de la Réforme a annoncé lancer une campagne de stockage de porc. Le but de cette décision est de consolider la baisse des cours et de réguler l’offre sur le marché. Durant les deux premières semaines de mars, les autorités mettront en réserve 40 000 tonnes de produits du porc.

Important repli des importations en 2021 : -24 %

En 2021, la demande chinoise s’est affaiblit tout au long de l’année. Plus de 4,3 millions de tonnes ont été importées (-24% en un an), pour un montant de plus de 8,9 milliards d’euros (-26%). Les Etats-Unis (-27%) et le Canada (-54%) font partis des fournisseurs les plus touchés par ce repli. En revanche, le Brésil a vu ses ventes progresser de près de 4% en un an, principalement grâce à de très bons résultats au 1er semestre 2021.

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