L’Observatoire Économique

Chaque trimestre, notre équipe d’experts agroéconomistes analyse la dynamique du marché dans l’Observatoire Économique des filières animales. 3 indicateurs y décrivent, dans une vue synthétique et simultanée, la production de produits animaux, les prix à la vente et les coûts à la production, observés dans chacune des filières.


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Période : troisième trimestre 2025 (T3_2025)

Production de produits animaux

Indice de prix à la Production

Indice de coût de production

Analyse par filière

Sur 9 mois 2025, la consommation de volaille enregistre une hausse de 3 %, portée par la progression de la consommation de poulet (+5,5 %), malgré la baisse de la consommation de dinde (-1 %) et de canard (-15 %). En effet, les abattages de poulet ont augmenté de 4 % sur la période, tandis que les autres productions de volailles sont en recul. Par ailleurs, les importations ont progressé de 8 %, contribuant à une dégradation du ratio importations/consommation de poulet, désormais autour de 51,4 %.
Malgré une production en forte hausse, on observe au 3e trimestre un ralentissement de la croissance des abattages de poulet, en lien avec la baisse de l’offre en poussins. La demande reste très dynamique en France comme en Europe, tirant les prix du poulet à des niveaux records. En septembre, les taux de rupture en magasin pour le poulet continuent de progresser. En France comme en Europe, la situation sanitaire pèse également sur la filière, avec une forte recrudescence des foyers de grippe aviaire : depuis juillet 2025, plus de 300 foyers ont été détectés en Europe, touchant plus de 9 millions de volailles.

La production européenne poursuit son rythme de croissance au 3e trimestre, renforcé par l’alourdissement des carcasses. Malgré une détente des coûts de production, la situation économique s’est subitement dégradée en septembre dernier suite aux annonces de la Chine consécutives à l’enquête anti-dumping portant sur le porc européen. Les produits européens du porc à destination de la Chine sont dorénavants imposés par des taxes additionnelles. Les conséquences sur l’équilibre d’offre en Europe et la compétitivité des viandes européennes sont lourdes, entrainant une chute brutale des cours à la production à la fin du 3e trimestre.

La production de viande bovine du 3e trimestre 2025 serait en recul de 4% comparé à T3-2024. Les abattages de JB viande ont nettement reculé (-5% /2024) ainsi que ceux des vaches laitières (-5%) car le prix du lait se maintient, tandis que les abattages de vaches de type viande ont un peu progressé (+1%). maintenant le rythme de la décapitalisation du cheptel. Toutes les cotations ont vivement augmenté depuis début août, vaches comme JB. Le prix moyen pondéré des gros bovins est donc bien au-delà du niveau 2024 (+27%). L’IPAMPA viande bovine est stable par rappprt à 3T2024, grâce au recul sur un an du prix des carburants et des aliments achetés. L’impact de la FCO et de la MHE est plus fort sur les naissances de veaux allaitants (-4% depuis le début de l’année) que sur les naissances laitières (-3% /2024).

Au troisième trimestre 2025, la collecte laitière française a rebondi (+1,4% /T3-2024), portée par des conditions de production favorables malgré la présence d’épizooties (FCO, DNC). Cette évolution positive s’explique par un prix du lait incitatif, combiné à une excellente qualité des fourrages récoltés en 2025 et à des prix de l’aliment et un IPAMPA en baisse, qui ont encouragé les éleveurs à garder leurs vaches et à produire davantage. Les prix payés aux éleveurs ont progressé (+6% /T3-2024), malgré des tensions sur les cours des commodités, et notamment sur le beurre.

Sur 9 mois 2025, la production d’œufs n’a progressé que de 0,3 %, en raison d’une baisse des capacités de production. L’accélération de la transition hors cage, programmée dans certains élevages d’ici fin 2025 et début 2026, a réduit les volumes disponibles dans les élevages convertis en systèmes au sol. De plus, l’arrêt provisoire de certains bâtiments pour travaux a accentué ce déficit en œufs.
Même si l’offre reste tendue, les achats des ménages ont progressé de 4,5 % sur neuf mois. D’après le panel Nielsen, le taux de rupture d’œufs en magasin a atteint en 2025 un niveau record de 13,3 %, soit +7,7 points par rapport à 2024.
Du côté du commerce extérieur, les importations d’œufs coquille ont atteint au troisième trimestre un niveau record de 25 000 téc, en hausse de 41 % par rapport au T3 2024.


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