Un renforcement de la production nationale

Par Jean-Marc Chaumet

La déclinaison dans le secteur agricole et alimentaire vise à stimuler la production nationale pour atteindre un degré élevé d’autonomie, suite à la flambée des importations de produits alimentaires de la Chine en 2020. Le document d’orientation politique 2021 (document n°1) ainsi que le 14ème plan quinquennal appellent à renforcer l’autosuffisance alimentaire pour garantir le plus haut niveau de sécurité possible en produisant et en stockant le maximum de grains (stockage dans le sol et dans la technologie). L’accent est donc mis sur la préservation à long terme des capacités de production, à travers notamment la protection des sols et l’accélération des performances technologiques, plus que sur des récoltes et des stockages physiques records à court terme

Ainsi a été annoncé, le lancement d’un projet national d’investissements dans la sélection variétale et la production de semences. Les dirigeants chinois reconnaissent un retard en recherche sur les entreprises étrangères (édition génomique) et craignent une dépendance accrue en semences végétales (légumes, maïs). L’objectif est donc de contrôler la technologie pour atteindre l’autosuffisance dans ce secteur.

La rhétorique chinoise sur la sécurité alimentaire s’est ainsi complétée par une référence aux semences : « À tout moment, le bol des Chinois doit être fermement tenu entre leurs mains, ce bol doit être rempli de grains chinois, issus de semences chinoises ».

Le plan d’actions concernant le secteur des semences porte sur laconstitution de banques de semences, des investissements dans la recherche pour développer de nouvelles techniques, la constitution d’entreprises de recherche de grande envergure et une utilisation d’OGM (soja et maïs).  L’utilisation de cette technologie est maintenant perçue comme indispensable à la sécurité alimentaire chinoise, après des années de sursis s’expliquant par la réticence d’une partie de la population et la volonté des autorités chinoises de développer des OGM nationaux. Fin 2020, des certificats de biosécurité ont ainsi été délivrés pour des semences chinoises de maïs et de soja.

Au-delà des semences, les orientations chinoises visent à encourager la production de fourrages « de qualité » (maïs ensilage, foin…), prévenir la déprise des terres cultivées, créer 6,7 millions d’ha permettant des récoltes élevées en dépit de désastres naturels, stabiliser la production de soja et augmenter celle d’oléagineux (colza, arachide…), promouvoir des méthodes de production agricole plus autonomes (à travers notamment la réduction de l’épandage des engrais chimiques et des pesticides, la promotion des engrais organiques…)


Lie la suite : Diversification des sources d’approvisionnement agricole

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