Une conjoncture difficile pour la compétitivité du porc européen en Chine

Depuis de nombreux mois, le prix du porc en Chine chute de manière inexorable. Dans le même temps, les prix en Europe ont atteint des niveaux historiques, pénalisant la compétitivité prix des viandes européennes sur le marché chinois.

Dans un contexte de marché économiquement et sanitairement instable en Chine, les prix n’ont cessé de diminuer depuis de nombreux mois. L’épidémie de fièvre porcine africaine a été virulente cet hiver, nuisant aux performances productives. L’offre en porcs est élevée et la demande des consommateurs reste atone et peine à se relever. Les éleveurs chinois font de nouveau face à de lourdes pertes en élevage. Le gouvernement a ainsi renouvelé ses actions de mises en stock et les éleveurs réduisent leurs cheptels de porcs vivants. Ce contexte n’est pas réellement favorable à une reprise forte des importations du pays.

Actuellement les prix des porcs en Chine se situent à des niveaux quasi-équivalent aux prix européens, autour de 2,55€/kg. Les écarts de prix avec les viandes américaines et brésiliennes sont forts (plus d’un euro en moyenne). La situation pénalise les exportateurs européens. Au fil des mois, la part de marché des origines européennes sur le marché chinois n’a cessé de baisser. En janvier 2020, la zone UE-27 comptabilisait 56% des parts de marchés en Chine, contre 20% pour les Etats-Unis et 7% pour le Brésil. Depuis, le panorama des fournisseurs de la Chine a changé. Au cours du premier trimestre 2023, les viandes européennes ne représentent plus que 49% des approvisionnements de la Chine. Les Etats-Unis ont fait progresser leurs ventes et totalisent 16% des origines sur le marché chinois. Le Brésil, grand gagnant, a réussi a faire grimper ses parts de marché à 18% en moyenne.

Au-delà d’une compétitivité mise en difficulté pour les Européens, ces derniers auront aussi moins de disponibilités en porc à allouer au marché chinois, avec une production européenne qui chuterait d’environ -4% en 2023. A l’inverse, les Brésiliens qui continuent le développement de leur production profiteront le plus des opportunités chinoises, bien que restreintes.

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