Hausse de la production en 2021 : + 29%

En 2021, les données publiées par le gouvernement chinois indiquent une élévation de la production de 28,8% par rapport à 2020. La production aurait ainsi atteint 52,96 millions de tonnes en 2021. Sur l’ensemble de l’année, le nombre de porcs commercialisés a lui aussi bondi de 27,4% en un an, avec près de 671,3 millions de porcs.

Baisse des prix du lait en Chine

Ces dernières années, la forte hausse des prix du lait a poussé de nombreux transformateurs à investir dans l’amont. Des génisses ont d’ailleurs été importées pour augmenter la taille des cheptels et les rendements par vache. Dans ce contexte, la production de lait en Chine a augmenté ces dernières années. En 2021, la production est estimée à 34,6 Mt contre 34,4 Mt en 2020. Cette croissance pourrait encore être présente en 2022. Toutefois, la hausse des matières premières combinée à la baisse des prix du lait pourrait changer la donne. En effet, le prix moyen du lait dans les 10 principales provinces s’affiche à 4,25 RMB/kg soit une baisse de -3% par rapport au maximum en août dernier.

La Chine, de moins en moins dépendante

Après une forte reprise de la production porcine en 2021, le gouvernement chinois tente désormais d’assurer l’approvisionnement et la stabilité des prix nationaux. Face à cette réduction de la dépendance chinoise, les perspectives sont peu optimistes pour les grands exportateurs mondiaux.

Forte reprise de la production en 2021

En 2021, la production chinoise aurait atteint 48,8 Mt selon l’USDA, un résultat probablement sous-estimé. Le gouvernement chinois parle quant à lui d’une production de près de 53 Mt. Malgré ces imprécisions, le constat reste le même : la production nationale est en pleine remontée (+34,4% en un an selon l’USDA) et se rapproche de son niveau d’avant crise.

Les importations massives de reproducteurs depuis deux ans ont permis à la Chine une reprise solide de la production nationale, contrairement aux années précédentes où la reconstitution du cheptel reproducteur se réalisait à partir de femelles normalement destinées à l’abattage. Ces reproducteurs sont principalement des lignées pures destinées à des centres de sélection ou de multiplication. En 2021, près de 27 000 reproducteurs ont été importés, principalement en provenance de l’UE (57% des approvisionnements) et des Etats-Unis (42%), concourant au renouvellement du cheptel reproducteur. D’après les dernières données statistiques publiées par le Ministère de l’Agriculture chinois, le nombre de truies en Chine s’élève à présent à 43 M de têtes (38,5 selon l’USDA, soit + 24,2% en un an).

Affaiblissement des importations

Consécutivement à la reprise de la production nationale, les importations de la Chine se sont affaiblies de manière continue à partir du 2e trimestre 2021. La baisse annuelle totale des achats de porc en provenance de l’étranger s’élève à 24%, avec environ 4,3 MT importées (pour une valeur de 8,9 Mds d’euros). L’ensemble des fournisseurs de la Chine ont  été affectés par le repli des achats chinois, à l’exception du Brésil. Le Brésil a bénéficié d’une meilleure position concurrentielle par rapport aux autres exportateurs mondiaux, compte tenu de la faiblesse du real par rapport à l’euro et au dollar.

La Chine souhaite réduire sa dépendance aux approvisionnements étrangers, et pour ce faire, le pays lance de grandes campagnes de développement de la production nationale, et met aussi en place des stratégie pour réduire les achats extérieurs. Début 2022, le gouvernement a décidé de relever ses taxes à l’import. Les droits de douane à l’import sont passés de 8 à 12% en début d’année. Ce taux touche l’ensemble des fournisseurs de la Chine. Les exportateurs américains restent lourdement pénalisés, avec des droits de douanes s’élevant à 25% en moyenne, reliquat de la guerre diplomatico-commerciale entretenue avec la Chine sous la présidence Trump.

Dégringolade des prix du porc

Le prix du porc a dégrindolé de manière quasi-continue en 2021. En moyenne annuelle, le prix avoisine 20,7 RMB/kg, contre 34 RMB/ kg l’année précédente (-39,1% en un an). Ce vaste mouvement de baisse des cours est attribuable à la hausse de l’offre sur le marché intérieur. Ces prix proches des niveaux avant-crise ont favorisé la consommation intérieure de porc, comparativement aux autres espèces animales. Les producteurs du porc, qui ont dû faire face à la flambée des coûts de production, ont en revanche été lourdement pénalisés par la chute des prix à la production. Le gouvernement a alors mis en place – au travers de la Commission nationale du développement et de la réforme – diverses mesures pour stabiliser les prix, tout en assurant un approvisionnement correct du marché. Une de ces mesures est d’utiliser le ratio prix du porc / prix des céréales afin d’ajuster l’état des réserves nationales. L’objectif est de maintenir un rythme constant d’abattage des porcs et de développer les capacités de production dans le pays.

Début février, compte tenu d’une nouvelle baisse des cours en lien avec des niveaux importants d’offre sur le marché et une consommation plutôt en berne après les festivités du Nouvel An, le gouvernement chinois a annoncé vouloir lancer une campagne de stockage de porc, dans le but de consolider la baisse des cours et de réguler l’offre sur le marché. La Chine achètera donc 40 000 tonnes de porc pour ses réserves d’Etat au cours des deux premières semaines de mars.

Consolidation de la production en 2022

Ce contexte de prix apporte des perspectives incertaines pour les éleveurs chinois, et certains seraient réticents à produire davantage. Les experts de l’USDA envisagent alors une consolidation des niveaux  de production en 2022, à 49,5 Mt (+1,3% par rapport à 2021). En parallèle de ce maintien de la production, la Chine devrait importer moins qu’en 2021 (-4,5% en un an selon l’USDA). Les niveaux resteront vraisemblablement similaires aux derniers mois de 2021. La chute des importations par rapport à l’an dernier devrait s’illustrer sur le premier trimestre principalement.

Evolution des prix des matières premières

En février, les dynamiques se sont inversées : le prix national du maïs est à la baisse alors que celui du soja remonte, impacté par le manque de disponibilité en soja américain et l’abaissement des estimations de récoltes brésiliennes. Pour le maïs, certains contrats d’achat ont été annulés, les autorités chinoises voit à la baisse leur niveau d’importation (20 Mt, -9Mt/2020/21) malgré une récolte nationale légèrement en dessous de la moyenne quinquennale.

Renforcement de l’axe sino-russe

Le nouveau terminal céréalier ferroviaire de Zabaïkalsk en Russie sibérienne devrait être inauguré en 2022. Cet outil permettra des échanges favorisés entre le premier exportateur mondial de blé et son allié politique, la Chine. Le volume de transbordement atteindrait d’après le gouvernement 8 millions de tonnes par an (céréales, légumineuses, oléagineux).

L’élargissement de la culture d’OGM

Le gouvernement chinois a fait part début février de son souhait de promouvoir les cultures OGM destinées à l’alimentation humaine, jusqu’alors interdites. Déjà utilisée en alimentation animale, la culture d’OGM pourrait modifier le bilan céréalier chinois tant en termes de production que d’import/export et réduire la dépendance vis à vis des Etats Unis.

Baisse des exportations brésiliennes vers la Chine

Alors que la précédente fermeture du marché chinois à la viande bovine brésilienne en 2019 pour cas d’ESB atypique avait duré une dizaine de jours, celui de 2021 a duré plus de trois mois entre septembre et décembre. Logiquement, les exportations brésiliennes vers la Chine continentale se sont effondrées sur le dernier trimestre 2021 (-94% /2020). Sur l’ensemble de l’année 2021, les flux entre la Chine et le Brésil se sont repliés après le record absolu de 2020 (-17%) dans un contexte où les disponibilités brésiliennes étaient limitées. Les mesures visant à limiter les exports depuis l’Argentine et les restrictions vis-à-vis de l’Australie ont poussé les importateurs chinois à se tourner vers d’autres fournisseurs comme les Etats-Unis ou encore d’autres fournisseurs d’Amérique du Sud (Uruguay, Paraguay, Chili…).

La Chine encore présente sur le marché de l’import du soja

Les importations chinoises de soja sont en augmentation impactant la demande mondiale. En décembre 2021, 6 Mt d’origine USA ont été contractualisées et 2 Mt d’origine Brésil . En décembre 2020, le volume était inférieur (5,8 Mt d’origine USA et 1 Mt d’origine Brésil). La Chine cherche à réduire cette dépendance aux importations. Pour cela, l’objectif est d’augmenter de près de 40% sa production nationale d’ici 2025, passant ainsi de 6,4 Mt produites à 23 Mt.  

Le cours du maïs continue sa hausse

L’année 2021 s’est terminée avec des prix à la hausse sur le marché chinois du maïs, atteignant 455 $/t. La conjoncture actuelle de nouvel an chinois et d’approche des JO d’hiver devrait ralentir les achats et l’activité des usines d’alimentation animale, stabilisant le prix du maïs. A noter que l’USDA prévoit une production record de maïs en 2022 avec une augmentation de 5%/20/21, favorisant au contraire un recul des cours sur le moyen terme. 

Hausse du nombre de truies en novembre

D’après les dernières données statistiques publiées par le ministère de l’Agriculture en Chine, le nombre de truie a progressé de 4,7% en novembre 2021/20. Les effectifs s’élèvent à présent à 43 millions de têtes. Ces chiffres confirment le repeuplement des élevages chinois. 

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