Stabilisation des prix du porc en Chine

Au cours du mois de juin, les prix des porcs se sont stabilisés autour de 14,4 yuan/kg. L’offre semble stable, tout comme la demande.

Du côté des cheptels, le troupeau de porcs au 1er trimestre s’est significativement réduit par rapport à l’an dernier (-4,8%), tout comme le nombre de truies (-1,9%).

Hausse des importations chinoises de lactosérum

Il y a peu de surprises sur les importations chinoises au mois de mai. Cependant, c’est le premier de 2023 où les volumes de poudres grasses sont supérieurs à ceux de l’an passé (52 000 t en mai 2023 contre 49 000 t l’an passé). En cumul sur cinq mois, elles demeurent toutefois en repli de -51% d’une année sur l’autre.

Par ailleurs, les importations de lactosérum sont toujours particulièrement dynamiques. Elles sont en hausse de +40% en cumul sur les cinq mois de l’année. Les volumes sont en forte augmentation en provenance des États-Unis (+35% /2022 à 136 000 t), des Pays-Bas (+36% à 21 000 t) et de Pologne (+426% à 26 000 t) notamment mais en repli depuis la France (-3% à 17 000 t).

Dépendance au soja

Le prix chinois du tourteau de soja est assez stable ces derniers mois. La Chine reste tout de même très dépendante aux importations de graines. Les importations du premier semestre 2023 sont équivalentes à celles de 2022, 4ème année record en termes de volume d’importation de graines de soja.

Moins d’achats d’orge

La Chine ralentit ses achats d’orge. Les échanges mondiaux sont ainsi prévus en recul de 5% par rapport à la dernière campagne. La Russie est un grand fournisseur d’orge et les approvisionnements resteront importants grâce à d’abondants stocks de report. Pour autant le fonctionnement au ralenti du corridor en mer Noire, faute d’inspections russes, pourrait entrainer une réaction de la Chine, 1er destinataire de ces exportations avec l’UE.

Rebond des importations chinoises mensuelles de poudre maigre de +19% sur janvier-avril 2023/2022

Les importations chinoises de poudre maigre enregistrent un fort rebond de +19% sur les quatre premiers mois 2023. Cela bénéficie aux principaux pays exportateurs : +18% en provenance de Nouvelle-Zélande (72 000 t), +11% d’Australie (29 000 t), +29% des États-Unis (11 000 t). Les envois depuis l’UE-27 s’accélèrent également : +110% depuis l’Irlande (5 000 t) et +96% en provenance de France (6 000 t) notamment. 

Ce rebond est permis par une reprise de la demande tandis que les fabrications nationales de poudre maigre sont très faibles. A l’inverse, les fabrications nationales de poudres grasses sont toujours dynamiques limitant le besoin et donc le recours aux importations (-58% sur janv-avril /2022).

Les importations de lactosérum sont en hausse de +43% à 223 000 t : +44% en provenance des États-Unis à 108 000 t, +23% des Pays-Bas à 17 000 t, +3% en provenance de France à 15 000 t, et x6,5 en provenance de Pologne à 22 200 t.

Les flux de viande bovine depuis le Brésil au plus bas depuis novembre 2021

En avril dernier, les exportations en volume depuis le Brésil étaient au plus bas depuis novembre 2021, période où les expéditions vers la Chine étaient entravées par la précédente fermeture du marché (suite à la découverte de cas d’ESB atypique). Le faible volume exporté en avril résulte de la plus récente suspension d’un mois des expéditions vers la Chine (entre le 23 février et le 23 mars 2023). Les autorités chinoises autorisant le dédouanement des importations de bœuf brésilien stocké et produit avant le 21 février. Les chargements expédiés après le 23 février (et avant le 23 mars) ne seraient toujours pas dédouané, ce qui signifie que de nombreux abatteurs pourraient encore avoir de la viande bovine en stock.

Selon les données du Secex (Secrétariat du commerce extérieur), en avril, le Brésil a exporté 110 300 tonnes de viande bovine in natura (-11% /mars 2023 et -30% /avril 2022). Entre janvier et avril 2023, le Brésil a exporté 521 400 tonnes viande bovine in natura (-17% /2022 mais +11% /2021). Le total sur les quatre premiers mois de 2023 reste le deuxième le plus élevé de tous les temps.

Une conjoncture difficile pour la compétitivité du porc européen en Chine

Depuis de nombreux mois, le prix du porc en Chine chute de manière inexorable. Dans le même temps, les prix en Europe ont atteint des niveaux historiques, pénalisant la compétitivité prix des viandes européennes sur le marché chinois.

Dans un contexte de marché économiquement et sanitairement instable en Chine, les prix n’ont cessé de diminuer depuis de nombreux mois. L’épidémie de fièvre porcine africaine a été virulente cet hiver, nuisant aux performances productives. L’offre en porcs est élevée et la demande des consommateurs reste atone et peine à se relever. Les éleveurs chinois font de nouveau face à de lourdes pertes en élevage. Le gouvernement a ainsi renouvelé ses actions de mises en stock et les éleveurs réduisent leurs cheptels de porcs vivants. Ce contexte n’est pas réellement favorable à une reprise forte des importations du pays.

Actuellement les prix des porcs en Chine se situent à des niveaux quasi-équivalent aux prix européens, autour de 2,55€/kg. Les écarts de prix avec les viandes américaines et brésiliennes sont forts (plus d’un euro en moyenne). La situation pénalise les exportateurs européens. Au fil des mois, la part de marché des origines européennes sur le marché chinois n’a cessé de baisser. En janvier 2020, la zone UE-27 comptabilisait 56% des parts de marchés en Chine, contre 20% pour les Etats-Unis et 7% pour le Brésil. Depuis, le panorama des fournisseurs de la Chine a changé. Au cours du premier trimestre 2023, les viandes européennes ne représentent plus que 49% des approvisionnements de la Chine. Les Etats-Unis ont fait progresser leurs ventes et totalisent 16% des origines sur le marché chinois. Le Brésil, grand gagnant, a réussi a faire grimper ses parts de marché à 18% en moyenne.

Au-delà d’une compétitivité mise en difficulté pour les Européens, ces derniers auront aussi moins de disponibilités en porc à allouer au marché chinois, avec une production européenne qui chuterait d’environ -4% en 2023. A l’inverse, les Brésiliens qui continuent le développement de leur production profiteront le plus des opportunités chinoises, bien que restreintes.

Le choix du maïs brésilien

La Chine a de nouveau annulé un contrat d’importation pour du maïs d’origine étasunienne. Elle réarbitre son approvisionnement au profit du Brésil, plus compétitif. Ce changement pèse sur les cours américains alors que les prix nationaux du maïs chinois continuent leur baisse. Depuis janvier, les prix nationaux ont accusé une baisse de 5%.

Bonne récolte de blé attendue

La Chine attend une récolte exceptionnelle de blé cette année. Pour la campagne 2023/2024, l’USDA table sur une récolte à 140 Mt soit 3 Mt de plus que la campagne précédente. Cette situation permettra d’alimenter le marché intérieur, les fabricants d’aliment se portent d’ailleurs sur du blé plutôt que du maïs dans les rations au vu de la baisse des cours. Pour autant, de fortes pluies inondent la principale province chinoise productrice. Les blés commencent à germer alors qu’ils sont encore sur pieds. La qualité sera donc à surveiller dans les prochaines semaines.

La production laitière chinoise pourrait perdre en dynamisme en 2023

En 2023, les signaux sont peu favorables à la production laitière :

  • Les coûts d’alimentation ne baissent pas rapidement, tandis que les prix du lait ont fortement chuté. A 3,96 RMB/kg en mars 2023, soit une baisse de -5% /2022 (540 €/t de lait), le prix du lait est repassé sous les 4 RMB/kg pour la première fois depuis octobre 2020.
  • Les exportations de foin des États-Unis vers la Chine ont baissé en janvier-février de -30% /2022. Les États-Unis sont le principal fournisseur de la Chine (72% des volumes en 2022).
  • Des transformateurs ont commencé à limiter leur collecte de lait, notamment en ne renouvelant pas des contrats avec des éleveurs.

Pour plus d’information : consulter Tendances

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